Un BPJEPS pour la reconversion professionnelle
Mathieu Lescure, 37 ans, marié et deux enfants, est un ancien rugbyman professionnel en reconversion suite à l’arrêt de sa carrière au Stade Aurillacois. Mathieu a choisi le CFO Aurillac et sa formation BPJEPS Activité de la Forme pour s’orienter vers son nouveau projet professionnel.
Découvrez son parcours et ses projets d’avenir…
Bonjour Mathieu, Peux-tu nous en dire plus sur qui tu es et ton parcours ?
Bonjour ! Lorsque je suis entré en centre de formation rugby au Stade Aurillacois, j’ai passé mon BTS, qui est aujourd’hui le BTS MUC. Ainsi, après plusieurs petits boulots, j’ai pu trouver un mi-temps de 22 heures à la mutuelle Eovi MCD et cela m’a permis d’être pluriactif tout au long de ma carrière. La pluriactivité était un souhait qui s’est avéré positif. Aujourd’hui la donne s’est inversée. L’activité rugby s’étant arrêtée suite à une blessure, depuis le 1er septembre, je suis passé à plein temps sur mon emploi en tant que conseiller entreprises. Je gère un portefeuille départemental mais mon activité principale est sur le bassin d’Aurillac car j’ai pu y développer de nombreux contacts liés au monde du rugby.
Ma seconde activité est maintenant la préparation physique au Centre de Formation Rugby et je me forme également à l’entraînement en passant un DEJEPS au CNR de Marcoussis. J’interviens donc en application de mon diplôme avec les U14 de l’école de rugby du Stade Aurillacois.
Avec une vision à plus long terme, ce qui me plaît réellement est le management des hommes au sein d’une structure sportive. Et ce dont je prends conscience au fur et à mesure de mes expériences c’est que pour manager, il faut savoir ce que ses hommes font.
Le BPJEPS AF a donc été naturellement la première étape vers ton objectif à long terme ?
“Tout à fait. C’est pourquoi, sans brûler d’étapes, j’ai décidé de passer un diplôme de préparateur physique. Cette partie m’intéressait et j’apprécie beaucoup le lien qu’il y a avec les joueurs, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de subordination hiérarchique directe comme il peut y avoir avec un entraîneur mais plutôt de l’accompagnement et de l’aide directement liés avec l’activité du rugbyman.
Les connaissances nécessaires à la préparation physiques comme les dépenses énergétiques, par exemple, sont à mon sens également importantes à prendre en compte lorsqu’on entraîne.
J’ai donc commencé à préparer l’après rugby avant même que je me blesse. Je me suis rapproché du syndicat des joueurs « Provale » pour savoir qu’est-ce qui pouvait être fait et où. En partenariat avec le Stade Montois, Provale a monté une formation adaptée aux joueurs de haut niveau : les semaines de formation se déroulaient durant les semaines de vacances entre chaque bloc du championnat, en plus du travail à distance. Finalement en discutant avec le Président du club, j’ai pu me rendre compte que cette formation était proposée au CFO à Aurillac. L’idée était finalement plus intéressante pour moi, m’évitant les déplacements à Mont-de-Marsan et me libérant plus de temps avec mes enfants. J’ai attaqué le BPJEPS AF mention « musculation » au mois de janvier 2016.”
Quel a été l’accompagnement apporté par le CFO ?
“J’ai surtout été épaulé pour la recherche de financements. Via Uniformation, nous avons mis en place un CIF CDD disponible pour les personnes en CDD comme les joueurs professionnels. Le CFO m’a aidé à monter la demande de financements et a également suivi mon dossier tout au long de la formation. Mon BPJEPS AF a ainsi été pris intégralement en charge.”
Comment t’es-tu organisé entre le rugby, ton travail à Eovi MCD et le BPJEPS AF ?
“La formation la plupart du temps était sur deux jours : le jeudi et le vendredi. L’avantage était que le vendredi au travail c’était ma journée de repos. C’était surtout contraignant lorsque j’ai repris le rugby, du début de la formation jusqu’en avril puisque une semaine sur deux nous partions en déplacement le jeudi pour jouer le vendredi.”
Durant la formation, un stage doit être effectué. Quel en a été pour toi ?
“Ce stage a, en quelque sorte, débouché vers ma reconversion professionnelle puisque j’ai été à l’Association du Stade Aurillacois (et non la SAOS : secteur professionnel) et j’intervenais sur la partie préparation physique du Centre de Formation Rugby où il y avait un réel besoin. J’ai donc eu une année d’exercice en tant que stagiaire et comme tout s’est bien passé, j’ai par la suite été embauché.”
Peux-tu nous faire un bilan de ta formation ?
“Le BPJEPS s’est très bien passé. Quand j’ai intégré la formation, je n’y suis pas allé en tant que joueur professionnel mais en tant qu’élève et ça a été une réussite, tant au niveau de l’investissement qu’au niveau de l’entente avec les professeurs et le groupe qui était assez jeune. J’ai obtenu le diplôme en décembre 2016 et c’était la période où j’étais blessé et je savais que j’allais devoir arrêter ma carrière. J’ai alors continué gracieusement à m’occuper du Centre de Formation Rugby malgré l’arrêt du diplôme et ce, jusqu’à la fin de leur saison.”
Quelle a été la suite de ton parcours ?
“Toujours au regard de mon objectif à long terme (management des hommes), je me suis orienté vers le DEJEPS « Perfectionnement Sportif » mention « rugby à XV ». Ce diplôme n’est pas pour être éducateur (fédéral) mais bien pour être entraîneur (soit principal en fédéral 1, soit adjoint en PROD2/TOP14).
Pour le DEJEPS, ça a été un mode de financement différent puisque j’ai dû mobiliser mes heures de CPF et bénéficier d’heures exceptionnelles de CPF pour que la formation soit intégralement prise en charge.”
Dis-nous en plus sur ton projet DEJEPS… ?
“Pour le DEJEPS, nous avons un Audit de notre structure à faire. A Aurillac il y a différentes structures : l’association, la SAOS et la SARL. Le but était de faire un diagnostic, analyser les forces et les faiblesses et ensuite de proposer un projet.
J’ai beaucoup discuté avec les personnes liées de près ou de loin avec le milieu du rugby aurillacois et j’ai également demandé de l’aide à une amie qui travaille à l’INSEE à Lyon concernant le Cantal et le Bassin Aurillacois. Ce qui est flagrant c’est que les autres communes gagnent en habitant alors qu’Aurillac en perd. Au niveau du rugby cela suit la même trame, les enfants partent avec leurs parents et intègrent donc des écoles de rugby alentours, désertant celle du Stade Aurillacois. Le problème est là : l’école de rugby du club phare du département n’a rien à donner pour attirer de nouveau ces jeunes joueur(euse)s.
« J’aimerais œuvrer pour le rugby cantalien et lui rendre ce qu’il m’a apporté. »
L’idée serait donc de créer une structure d’accueil et de vie autour de l’école de rugby, ce qui manque cruellement aujourd’hui. Il y aurait du snacking, de quoi occuper les parents le temps des entrainements ou des tournois, regarder un match au chaud l’hiver… Tout simplement ouvrir un lieu d’échange et de vie pour tous, comme une maison du rugby, rappelant l’identité et l’histoire de notre club.
Cette structure pourrait redorer l’image du Stade Aurillacois et fédérer de nouveau autour de notre école de rugby. J’aimerais œuvrer pour le rugby cantalien et lui rendre ce qu’il m’a apporté.”
Au delà de ce projet à long terme Mathieu organise, dans le cadre de son DEJEPS, un tournoi de rugby à 5 – tournoi d’Entreprises le 25 mai à Jean Alric de 14h à 19h!
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Quel est ton projet professionnel ? Souhaites-tu rester dans le rugby ?
“Pas nécessairement. Dans l’idéal j’aimerai faire entraîneur de rugby mais ce n’est pas mon objectif à tout prix. Je suis très attaché à Aurillac et au Cantal et je suis installé avec ma famille ici. J’aime voyager mais j’aime aussi la stabilité dans la vie de tous les jours. Je ne souhaite donc pas retourner sur un schéma de vie avec des déplacements tous les week-ends.
Aujourd’hui je n’envisage pas forcément d’entraîner dans un petit club à côté, cependant je ne suis pas fermé aux opportunités qui pourraient se présenter à Aurillac.”